Le mokume-gane
Le mokume-gane (prononcé « mokoumé gané ») ou damas japonais est une technique utilisée depuis des siècles au Japon en orfèvrerie et armurerie pour la fabrication d’ornements (par exemple le « tsuba » des katanas, c’est-à-dire la garde protégeant la main de la lame). Le mot mokume (木目) signifie veinure et le mot gane (金) métal en japonais.
Cette technique consiste à superposer différentes plaques de métaux (or, argent, palladium, cuivre, laiton….), formant ainsi un feuillet qui formera un lingot. Une fois soudés par diffusion entre eux à chaud, le bloc sera forgé de manière à faire apparaître les différents métaux composant le feuillet.
C’est une technique essentiellement manuelle, imparfaite. Elle offre un résultat unique, toujours différent, comme les empreintes digitales. En réalisant toutes les étapes de sa fabrication, mon travail de bijoutier me satisfait, me surprend toujours et prend un réel sens.
J’ai choisi comme nom de marque le mot TAGANE qui vient du japonais (たがね ou 鏨), parce que ce mot désigne un outil polyvalent qui peut être utilisé aussi bien pour la pierre, le bois, le cuir ou le métal. Je trouve qu’il représente bien mon goût pour les métiers d’art, le travail manuel en général.
La filigrane
Il s’agit de la première technique que j’ai apprise, c’est sûrement pour cela que je l’affectionne autant. Je l’ai découverte en Afrique du Nord, au Portugal et ensuite au Pérou où je l’ai apprise. Cette technique est très ancienne, on retrouve des traces dès le troisième millénaire avant JC au Moyen-Orient. Comme l’indique le mot (fili et grana), le travail consiste en l’utilisation d’un fil (fili) torsadé et aplati de manière à faire apparaître sur la tranche les grains (grana) caractéristiques de la filigrane. Une fois confectionné, le fil va être enroulé sur lui-même de manière à former des motifs qui iront remplir des espaces d’une structure plus grande, formant l’ouvrage.
Ce travail, entièrement manuel, juste aidé par une pince brucelle pointue, permet de créer de grandes pièces ouvragées uniques et d’une très grande diversité.
La gravure
La gravure est un dessin pratiqué par incision dans le métal, à l’aide d’un outil en acier appelé burin.
Le sertissage
Le sertissage est le nom de la technique utilisée pour fixer les pierres sur l’ouvrage à réaliser. Cette méthode consiste à créer une sertissure, une douille destinée à recevoir et fixer les pierres de formes diverses de manière sécurisée, tout en mettant en valeur sa beauté.
Il existe plusieurs types de sertissage (clos, grains, griffes…) et chacun a sa technique. Tout l’art du joaillier est de préparer ces sertissures pour que le sertisseur puisse y sertir les pierres choisies.
Émaillage au four
L’émaillage au four des métaux est un art millénaire. Je l’ai découvert sur les bijoux au Maghreb mais aussi à Limoges d’où est originaire une partie de ma famille.
Il s’agit d’un type de verre spécialement conçu pour être appliqué sur le métal. Il a été beaucoup utilisé en France dans les bijoux de la fin du XIXe siècle, style dit Art nouveau.
En bijouterie, nous utilisons l’émaillage sur champlevé, procédé consistant à appliquer l’émail dans des creux descendus au burin. L’émaillage cloisonné, qui est un des plus anciens et qui consiste à tracer des dessins à l’aide de fines bandes de métal. Et l’émaillage à jour, qui présente des similitudes avec le cloisonné, mais dont le fond est supprimé pour laisser passer la lumière.